Ripisylve

Ripisylve

Le terme de ripisylve provient du latin « ripa » la rive et « sylva » la forêt. Il englobe l'ensemble des formations boisées, buissonnantes et herbacées présentes sur les rives d'un cours d'eau. Cette ripisylve maintient un grand nombre de fonctions importantes pour la rivière.

Elle participe notamment à améliorer la qualité des eaux. En effet, les systèmes racinaires des différentes espèces présentes, ainsi que certaines bactéries qui leur sont associées captent certains polluants présents dans le cours d'eau ou provenant des eaux de ruissellement des parcelles attenantes. Certains phosphates et nitrates d'origine agricole ou urbaine sont ainsi « capturés » par la ripisylve et sont auto-épurés.

Les parties aériennes des boisements permettent de maintenir un ombrage sur la rivière. Cela a pour conséquence de maintenir une température plus basse de l'eau. Une température trop haute, notamment en été, pourrait en effet faciliter l'apparition de bactéries nocives pour la faune piscicole. De plus la hausse de la température de l'eau réduit les concentrations en oxygène présentes et met en péril les populations piscicoles les plus fragiles. C'est pourquoi il est important de conserver des zones d'ombre sur les rivières et donc une ripisylve dense.

La ripisylve joue aussi un rôle écologique. Les boisements présents tout le long de la rivière ont une fonction de corridor. Ils permettent à la faune de se déplacer « à couvert » mais aussi de s'y réfugier et de s'y alimenter. Pour cela la ripisylve ne doit pas être seulement constituée d'une bande de végétation mais doit être suffisamment large. Les racines présentes en berge sous le niveau de l'eau procurent des zones préférentielles de refuge à la faune piscicole.

 

Ces racines permettent également de maintenir les berges, pour cela un réseau dense doit être présent. Les arbres et arbustes permettront de maintenir profondément les terres tandis que les réseaux racinaires des plantes herbacées empêcheront le départ des matériaux superficiels.

De la même façon, les végétaux présents sur les berges permettront de ralentir les écoulements en période de crues et ainsi de limiter les trop fortes inondations plus en aval. C'est pourquoi il est important de conserver un certain nombre d'embâcles dans les zones les moins vulnérables et au contraire de favoriser les écoulements à proximité des habitations.

La gestion de cette ripisylve doit par conséquent être pensée à l'échelle du cours d'eau entier et non de la parcelle pour favoriser les débordements aux abords des prairies par exemple en conservant un maximum de végétation dense et d'embâcles pour au contraire les supprimer à proximité des ouvrages et des habitations. De plus ces embâcles permettent de favoriser la diversité des formes d'écoulements (zones rapides et zones calmes) et ainsi d'améliorer la diversité des habitats pour la faune piscicole (zones d'alimentation, zones de fraie, zones de repos).

Le bon état d'une ripisylve peut se « mesurer » d'après certains paramètres tels que la diversité des espèces présentes et leurs différentes classes d'âge, sa longueur par rapport au cours d'eau, son épaisseur ou encore sa faune associée...